Bibliographie

Marie AGUERA

Membre

Articles

Résumé :

La notion de sept péchés capitaux parcourt la culture depuis l'antiquité chrétienne. C'est un point de fixation de la culpabilité, alors même que sa source historique était bien différente. Aujourd'hui, le malêtre contemporain porte les traces des effets sur la civilisation des camps d'extermination du XXème siècle. Dès lors, ainsi que l'a démontré Nathalie Zaltzman, la psychanalyse se doit d'être à l'écoute des forces de vie présentes dans les pulsions de mort. L'exigence de lucidité trouve ainsi un écho entre la source historique des "passions de l'âme" et la responsabilité contemporaine des psychanalystes. 

Mots clés : Désert - solitude - culpabilité - angoisse - transhistorique - condition humaine - destruction de masse - acédie - mélancolie - apathie - lucidité

Résumé :

Freud disait de lui-même qu’il était un Juif infidèle, la psychanalyse qu’il a inventée est elle-même à la fois laïque et résolument subversive. Il existe un courant dans le judéo-christianisme qui préconise un effacement de la figure divine et des rites religieux à la faveur d’une éthique de la responsabilité d’autrui. Ce texte reprend rapidement les grandes lignes de ce courant, et tente de démontrer ce qu’il a de familier avec la psychanalyse : de la Bible à Nathalie Zaltzman, le sujet aux prises avec une histoire individuelle et collective angoissante et mortifère doit s’affranchir de ses repères et de ses certitudes à voir le mal comme extérieur à lui-même. C’est le travail du doute qui permet, dans un remaniement incessant, de prendre une place responsable dans sa vie et celle de la collectivité. C’est là le fondement de la psychanalyse, et une voie de réponse au retour des fondamentalismes religieux qui s’appuient sur la peur de l’autre et de l’engagement.

Mots clés : Doute et illusion - monothéisme - croyance - psychanalyse laïque - éthique de la responsabilité

Interlignes

Résumé :

Introduction à la journée du 5 décembre 2015 à Lyon sur le livre « Le don de l’ombre » de Ghyslain Lévy

C’est avec plaisir que nous recevons Ghyslain Lévy pour parler de son dernier livre, « Le don de l’ombre ». Est-il besoin de le présenter ? Ghyslain Lévy est psychanalyste, membre du Quatrième Groupe. Il a publié de nombreux livres dont “L’ivresse du pire” en 2010 pour lequel il était venu nous parler ici à Lyon. Il n’a de cesse de maintenir une articulation entre le coeur de l’expérience psychanalytique et la société dans laquelle nous vivons, accompagné par des auteurs de divers champs de la pensée.

Bruno Gelas nous fait également le plaisir de participer à cette demi-journée. Professeur de littérature française à l’université Lyon 2, il s’intéresse aux liens entre la littérature et la langue. Auteur de nombreux ouvrages, il est également cofondateur et animateur du « Séminaire Interlectures » qui depuis 7 ans ouvre un espace de travail entre la psychanalyse, la philosophie, la littérature et la poésie.

Jean-François Chiantaretto est psychanalyste et professeur de psychopathologie à l’université Paris 13. Il est fondateur et animateur du groupe interuniversitaire de recherches « Littérature personnelle et psychanalyse » et auteur, entre autres de « Le témoin interne. Trouver en soi la force de résister » paru en 2005 et de « Trouver en soi la force de résister » paru en 2011.

Je les remercie vivement tous trois, dont nous pouvons constater qu’ils partagent des points d’ouverture à des espaces de la pensée dont il va être question à partir du Don de l’ombre. Il y a 3 semaines l’horreur des attentats terroristes nous laissait sans voix, comme il laisse sans voix tous ceux qui ont été ou en sont victimes de par le monde. J’aimerais juste en hommage à ceux qui, comme disait Ingeborg Bachmann « ne meurent pas mais sont assassinés » et à leurs proches, lire la lettre que René Char écrivait à Paul Celan, (l’ami de Bachmann), le 29 mars 1955 :

« Je ne sais pas partager avec un ami son mal-être, son chagrin ou cet innommable qui s’installe en nous comme une fumée affreuse, en le lui disant, oui, je ne sais pas lui montrer à l’aide de la parole trop peu précise et balsamique que je le comprends. Pourtant j’étais avec vous hier, je le sais aujourd’hui, sans mot, à la façon d’un nageur qui en accompagne un autre dans l’épaisseur des eaux affectueuses, nageant vers quoi, je ne sais, mais vers quelque chose qui nous est dû… »


Marie AGUERA

__________________________________________________________________


Se laisser altérer.

C’est ce que m’a inspiré ton livre, Ghyslain : se laisser altérer…
J’ai fait le choix de mettre en avant l’aspect hautement psychanalytique qui le parcourt et le projet de transmission qu’il porte. Un plaidoyer pour ce qui, au fond, constitue notre désir d’analystes : « une écoute qui donne sa place à ce qu’une parole ne dit pas, ce fond catastrophique dont elle doit s’arracher» (p.223). Cette ombre au fond de chacun qui est ce lieu de l’énigme, des traces étrangères de l’histoire familiale, témoigne de ce « roc de l’humain » selon Nathalie Zaltzman que nul ne peut réduire, disséquer. L’irréductible de l’humain, au-dedans même de sa faiblesse.

Depuis que j’ai commencé cette réflexion à partir de ma lecture, les massacres terroristes du 13 novembre nous ont frappés de stupeur et de sidération. Tu interroges la perte d’épaisseur et d’ambigüité de notre vivre ensemble et voici que ce qui fonde notre société est violemment interrogé, bousculé. Dès lors apparaissent, face aux forces obscurantistes de la mort et de la désolation, mélangés avec nos réactions collectives phobiques et contraphobiques, une quête des valeurs humaines fondamentales parfois oubliées. « La France d’après » comme titre Le Monde du 23 novembre sera-t-elle capable d’une élaboration, d’un travail de culture ? Dans ce sens merci de nous permettre aujourd’hui encore de penser ensemble, d’essayer par la langue de nous arracher à ce fond catastrophique… (suite de la conférence au format PDF)

Résumé :

Texte de la rencontre avec Fethi Benslama qui a eu lieu le 29 novembre 2008 à Lyon dans le cadre du CYCLE "PSYCHANALYSE ET SPIRITUALITES".

Résumé :
Argument : Toute l'année, dans le cadre de notre groupe de travail Psychanalyse et Politique, nous avons ensemble lu, commenté, critiqué le dernier livre de Janine Altounian, L'intraduisible qui témoigne de la manière dont l'écriture, dans une démarche de traduction et de conceptualisation, a rendu possible pour elle l'élaboration du génocide des Arméniens qui a touché ses aïeux. Mais nous nous sommes aussi affrontés, dans des débats le plus souvent passionnés, sur les questions fondamentales que l'ouvrage ouvre pour les psychanalystes et la théorie de la psychanalyse quant à la manière dont peuvent être pris en compte des faits de société comme les grands traumatismes de l'Histoire contemporaine. En quoi seraient-ils spécifiques par rapport aux traumatismes "ordinaires" de la vie des familles ? Que faire quand le psychanalyste se trouve aux prises dans son écoute avec des phénomènes de résonance entre sa propre histoire, celle de son analysant et la grande Histoire ? Peut-on en témoigner et auprès de qui ? N'est-il pas préférable de le taire ? Comment et pourquoi, autour de ce travail de mise en mots de l'indicible, la psychanalyse rencontre-t-elle le champ des institutions de la République, celui de la prise de parole publique que permet la démocratie ? Ecrire, nous dit Janine Altounian, a été pour elle une issue possible ; "sa démarche créative", peut-elle être comparée à d'autres ? Nous avons pensé à une œuvre d'art, Guernica en particulier.
Enfin, cette clinique ne devrait-elle pas nous amener à repenser notre théorie de l'identification, qui privilégie un modèle familial et vertical, du côté d'une possible ou impossible identification en tant qu'humain ? Toutes ces questions ont amené certains d’entre nous à écrire des textes qui ont été mis en débat avec Janine Altounian lors d’une après-midi de travail à Lyon le 22 septembre 2007. Les débats ont été fructueux y compris avec la salle. Les textes ici présentés sont la reprise de ces interventions ainsi qu’une reprise de ses réponses par Janine Altounian.
Lecture en ligne :
Table des matières :
p 3 François ROYER : Destins d'un intraduisible
p 7 Eric JULLIAND : Fluctuat Nec Mergitur
p 10 Christophe MATHA : Le pari de la faille
p 13 Marie AGUERA : Passer des décombres à la pensée
p 16 Gilbert RÉMOND : L’écriture du décollement
p 23 Régine CHAREYRE : Désidentification humaine au XXIe siècle
p 31 Jean PEUCH-LESTRADE : L'intrahissable
p 38 Janine ALTOUNIAN : Reprise du dialogue avec les discutants

Résumé :

Argument : Texte de la Conférence "Le psychanalyste entre athéisme freudien et ouverture à l'écoute de « l'évènement intérieur » du sujet." présenté et discuté dans le cadre du CYCLE "PSYCHANALYSE ET SPIRITUALITES" et qui s'est tenue le samedi 17 mars 2007 à Lyon.


Lecture en ligne :

Table des matières :
p 2 Introductionde Marie AGUERA
p 4 Intervention de Jean-Michel HIRT
p 17 Débat

Résumé :
Présentation : Dans le cadre du cycle "Psychanalyse et Spiritualités", une journée fut consacrée à Lyon samedi 7 janvier 2006 à discuter le livre Le Besoin de croire - Métapsychologie du fait religieux, de Sophie de Mijolla-Mellor, Dunod 2004 et dont témoignent les contributions suivantes.
Lecture en ligne :
Table des matières :
p 1 Introduction de Marc BONNET et Réponse de Sophie de MIJOLLA-MELLOR
p 2 Le besoin de croire renforce-t-il le narcissisme du sujet, sous quelles formes ? Par quels moyens ? par Bruno FABRE
p 4 Narcissisme originel, finitude et besoin de croire par Robert DUBANCHET
p 11 Partie intermédiaire : Le besoin de croire et l’illusion par Pascal HERLEM
p 13 Troisième partie : Le besoin de croire et la pensée par Marie-Catherine LAVAUD
p 19 Questionnement de Zohra PERRET
p 21 Questionnement de Marie AGUERA
p 26 Texte d’Annick HUBERT