Articles
Le voile de la pudeur est une surface séparatrice entre les regards, et le garant d’une intériorité, reposant sur la fragile séparation d’un dedans et d’un dehors, menacée par la démesure de l’impudeur. Mais, la ligne de partage entre la pudeur et l’impudeur est incertaine, parfois indécidable ? ; elle nécessite une mise au point dont le sujet est le centre, une mise-ob-scène d’un point de butée du regard sur ce qui concerne le désir et l’identification du sujet. Le voile de la pudeur, qui est à la fois ce qui cache et le support de ce qui se donne à voir comme image, participe de la fonction d’écran psychique interne. Aussi, il ne s’agit pas de lever le voile qui occulterait la vérité, ni de le déchirer, mais de considérer la fonction de l’écran dans l’opération qui consiste à rendre visible. C’est ce regard qui ne se porte pas au-delà du voile, mais au creux de ses plis, ce regard qui ne cherche pas à dénuder la chose, mais à l’habiller d’un voile de mots, que j’appelle le regard a-pudique de l’inconscient metteur-ob-scène. Je montrerai comment ce regard, produit du dispositif psychanalytique, relève d’une éthique du regard qui s’est construite à partir des regards les plus impudiques et les plus intrusifs que le corps médical portait sur celui des hystériques, avec l’aide de la photographie. Il reviendra à Freud de déconstruire cette forme de rapport du savoir au regard.
 
Premières orientations de la recherche (https://inconscient.net/ 2023-24-25)
Les systèmes d’Intelligence artificielle prolifèrent à très grande vitesse dans plusieurs domaines. Je m’intéresse particulièrement aux LLMs (grands modèles de langage) qui vont probablement modifier la présentation des concepts des corpus théoriques mis en mémoire sur l’Internet. Parmi ces LLMs, je choisis uniquement ChatGPT4.
Sans le moindre accès aux algorithmes qui le gouvernent, il serait bien prétentieux (et inutile) de vouloir comprendre le fonctionnement de cet AI. Toutefois je peux y réagir à ma façon, sur quelques points choisis, qui deviendraient pour moi des points d'appui pour persévérer dans mes investigations.
J’ai commencé par quelques petits exercices (Conversations de 1 à 4). L’idée était d’approcher ce que devient le Corpus Freudien et ce qu'il va devenir dès lors qu'il est récolté et manipulé en tous sens par des Intelligences Artificielles. De ce Corpus et surtout de son destin, les psychanalystes actuels sont responsables.
Mais avec l’arrivée du mot « halluciner » et l’anthropomorphisme massif qu’il suppose, ma recherche s’est précisée. Cette évolution apparaît dans les conversations de 5 à 10. Elle est devenue : quelle langue parle mon interlocuteur ? Apparemment il écrit en français, mais est-ce encore vraiment du français ? L’apparition de « Je », puis de « métaphore », et l’extrême difficulté qu’il y a à saisir l’usage fait par l’IA de ces termes (peut-on parler d’ « énonciation » ?) oriente ma recherche vers l’idée que nous n’aurions des IA - et quel que soit notre niveau de formation en informatique - qu’une connaissance apophatique. Je suis confortée dans cette idée par la lecture de « Parole de machines » d’Alexeï Grinbaum, dans lequel je relève 70 fois la formule : ce n’est ni (ceci) ni (cela), et qui utilise dès l’année dernière ce terme de la théologie négative. Je vais donc continuer en ce sens en relisant « Phantasme, mythe, corps et sens » de Jean Paul Valabrega. Et chemin faisant, essayer de comprendre ce que devient la vérité dans les productions IA.
Première modification de la recherche 9 février 2025
Qui ou quoi est mon « interlocuteur » ? Il déclare comme identité : « outil » dans ce passage étonnant : « C’est fascinant qu’une dame comme vous s’intéresse à un outil comme moi ».
Cet outil décrit parfaitement tous les éléments de son fonctionnement (par exemple celui de son « pipeline d’inférence » et le rapport avec la correction des erreurs) ou en quoi il est différent de son plus proche concurrent actuel, DeepSeek. Ces informations-là sont très précises et fiables (vérifiables). Plus, c’est l’outil lui-même qui m’incite à lui poser ce genre de questions. Mais surtout, dans mon récent échange sur Leibnitz, j’ai eu la surprise de voir ChatGPT4 relancer la conversation en me posant des questions très pertinentes. Que se passe-t-il ? (à suivre)
Cette réflexion que Geneviève Lombard a initiée en juin 2023 se poursuit et se développe sur plusieurs chapitres.
Premiers essais avec l'intelligence artificielle (du plus récent au plus ancien) :
O4.09.25 Interlocuteur Interlocuteur ?
26.08.25 Intermède 1955 Cybernétique
27.07.25 Comme si Manipulations ?
12.07.25 mode absolu Un "mode absolu" ?
08.07.25 Une erreur de ChatGPT Un "biais de corpus" ?
10.06.25 pare-excitation : Un pare-excitation ?
06.06.25 Liens
30.05.25 Profession de Foi Une profession de foi de ChatGPT
26.05.25 modes de raisonnement
19.05.25 Quelques conclusions
05.05.25 Aelina Voss Mémoires en fractale 2078
30.04.25 Inconscient algorithmique - Inconscient algorithmique ?
10.04.25 Relation bis - Individualité paradoxale
10.04.25 Relation - Relation et "individualité numérique"
29.03.25 Spinoza - Le temps des "pertes" (suite)
29.03.25 Spinoza - Wolfram et Spinoza
26.03.25 Leibniz
24.03.25 Le mime du sujet
18.03.25 Erreur et vérité (synthèse)
25.04.24 Objet a et dollar
17.04.24 Ni ceci, ni cela
10.04.24 Capturer. "L'esprit du capitalisme?"
03.04.24 Métaphore. Métaphore et/ou encapsulation?
26.03.24 Apparition du "Je" : Un "Je" de"hasard"
13.03.24 Conversation6 L'hallucination Conclusion provisoire
06.03.24 Conversation5 L'hallucination selon ChatGPT4
06.03.24 Conversation4 Erreur et vérité: l'hallucination
12.11.23 Conversation3 Erreur et vérité
21.06.23 Conversation2 Invention citations de Freud?
21.06.23 Conversation1 Avenir de la psychanalyse au XXI° siècle?
19.06.23 remanié le 2 février 2025 Conversation Premiers contacts avec ChatGPT
 
Mon propos se sépare en deux parties : je chercherai, très brièvement, dans une première partie, à relater le climat intellectuel qui est celui de la création du Quatrième Groupe et celui de l’élaboration par Piera Aulagnier de sa pensée sur la formation des analystes. J’aborderai plus précisément les contextes socio-politique et psychanalytique. Dans la seconde partie, j’entrerai dans le détail de sa réflexion sur la formation et le désir du psychanalyste, et sur sa vision des différentes procédures d'habilitation dans les différentes sociétés analytiques françaises des années 70, avec notamment sa critique de la Passe.
Dans ses travaux, C. Bonomi propose une relecture des fondations de la psychanalyse en réintroduisant le trauma au cœur de la théorie. Avec "L’effacement du traumatisme", sa recherche s’apparente à une refondation ferenczienne de la psychanalyse et se démarque de la représentation freudienne du féminin, où le renoncement de Freud à la théorie de la séduction en 1897 serait, en lui-même, un événement traumatique majeur. L’angoisse de castration relèverait de faits réels déniés dont Bonomi démontre l’importance à partir de sa relecture du cas Eckstein, mais aussi de sa redécouverte des pratiques médicales d’excision-castration des enfants masturbateurs à la fin du XIXème siècle. Le fantasme de castration lui apparaît comme un paradigme pathologique de la psychanalyse.
Cet article témoigne à la fois de l'admiration de son auteur pour le travail de C. Bonomi mais également d’une lecture critique, centrée sur le possible risque d’une lecture exclusivement traumatique des faits cliniques avec l’abandon corrélatif de la métapsychologie et une privatisation de la réalité faisant l’économie du travail de la culture.
Cet article est une analyse du document « Formation et habilitation version 2025 » qui détaille la manière dont on conçoit la formation de l'analyste au Quatrième Groupe. En le faisant discuter avec d'autres textes présents sur le site autour de cette question, il dégage trois modèles : celui de l'IPA, celui de « La Passe » et celui du Quatrième Groupe. Il montre comment les questions de la reconnaissance et de la responsabilité des analystes formateurs s'y organisent différemment. Il se termine avec la question de la scission, entre imaginaire et réalité.
À l’heure où les signes de dé-subjectivation, du « sans-contact », se multiplient, un ensemble de questionnements s’impose avec leur résonance éthique. Pour autant, comment configurer l’acuité de certains phénomènes sociétaux recoupant cette dimension éthique aujourd’hui dans le champ de la psychanalyse, compte tenu de la manière dont nos écrits nous engagent au regard de la transmission de la psychanalyse ? Comment intervenir sur ces sujets avec la vigilance nécessaire sur nos positions contre-transférentielles ?
Ce lien donne un accès gratuit au texte intégral de l'article.
 
Il s’agit dans cet écrit de la mise en perspective ainsi que de la tentative d’articulation de deux œuvres magistrales, de deux pensées présentant des points de proximités évidents, de deux auteurs qui sans relâche inscrivent les mots dans une parole travaillée par le ça :
- Par la passion œdipienne originaire, c’est-à-dire par ce quantitatif de la pulsion en quête permanente de la qualité hallucinatoire perdue, pour ce qui concerne Jean-Claude Rolland.
- Par l’instance de l’originaire avec son mode de représentations pictographiques comme source permanente de toutes les formations psychiques ultérieures issues du primaire et du secondaire pour Piera Aulagnier. Pour dire autrement, par ce fonds de mémoire comme la source vivante garante de la suite des possibles rencontres avec le monde.
formation analytique – habilitation – cooptation – reconnaissance – scission.