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Bernard DEFRENET
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La « faillite » du mot est un thème essentiel de la littérature moderne, et l’attaque dont il sera l’objet ouvre à une forme de création qui vient revivifier les formes usuelles stratifiées du sens. Parallèlement à ce travail sur la langue, seront convoquées des représentations animales réelles ou imaginaires minimalistes, invertébrés, larves, pour exprimer un sentiment de désarroi, de dénuement originaire. Le signifiant « ver », entre animalcule et versification, formel et informel, jouit phonétiquement d’une position privilégiée, répondant au vœu de se dégager de la pétrification identitaire et contribuant dès lors à l’invention de nouvelles figures de la représentation de soi. Mais le ver qui participe au cycle de la vie apparaîtra également par sa métamorphose, celle qui conduit l’asticot à devenir mouche, à illustrer le travail du poète, dont la versification magnifie la mémoire d’un proche disparu dont le corps est soumis à la destruction par les vers.
L'intention des fondateurs du Quatrième Groupe au regard de leurs expériences institutionnelles passées est limpide. Elle est celle de promouvoir un fonctionnement institutionnel justifié théoriquement en y inscrivant le moins d'ingérence possible dans le processus de formation. Jean-Paul Valabrega n'aura cessé d'affirmer les registres antinomiques du psychanalytique et de l'institutionnel. Son combat contre l'institution de l'appartenance et ses effets d'embrigadement, d'aliénation, le conduira à la voie du pluri-référentiel, de l'inter-analytique, et à ouvrir par la théorisation et la pratique, tant à de nouvelles modalités de supervision avec l'analyse quatrième, qu'à l'organisation des sessions inter-analytiques. Erigé sous sa plume comme règle d'or, le principe du minimum institutionnel aura révélé cependant au fil des décennies comment il pouvait contribuer à un effet paradoxal et négatif de désimplication des membres. S'il garde toute sa pertinence de nouvelles modalités de rencontre entre l'analyste en formation et le pluri-référenciel institutionnel permettront de lui redonner une valence positive.
Premières lignes...
Lorsque Freud publie en 1899-1900 "L'Interprétation du rêve" le seul rêve d'enfance qu'il consigne et sur lequel se clôt le livre des rêves - le livre égyptien des rêves, aimait-il à l'appeler - est "mère chérie et personnages à becs d'oiseaux". Ce rêve, qui associe on ne peut plus clairement le désir incestueux et la représentation de la mort de sa mère, le conduit à écrire : "Je me rappelle que je me calmai subitement en apercevant ma mère, comme si j'avais eu besoin d'être rassuré". Il reconnait une réaction affective équivalente à la célèbre scène du "coffre", lorsqu'enfant, il se calme au moment où...
Le rêve « mère chérie et personnages à becs d’oiseaux » qui vient clore L’interprétation des rêves est le seul rêve d’enfance qui soit rapporté par Freud. Dernier mot personnel, ce rêve convoque par association un bas-relief funéraire égyptien emprunté à la Bible de Philippson, qui a été reproduit par Grinstein et par Anzieu. Cette image vient spécifiquement illustrer la prévalence de représentations féminines tripartites dans l’œuvre de Freud. Ce travail a pour projet d’interroger la prégnance de ces triades féminines en lien avec certaines données de l’histoire familiale et personnelle de Freud, ainsi que d’articuler cette prévalence avec la non-prise en considération par Freud d’un élément décisif de la tragédie œdipienne : il ne tient pas compte, en effet, du fait que le héros thébain soit pourchassé par les Érinyes de Jocaste après que sa mère/épouse se soit suicidée. Du fait de l’éviction patente des pulsions destructrices entre mère et enfant, comme de l’impossible représentation de la sexualité maternelle, c’est de la mère préœdipienne qu’il n’aura pas été donné – par son itinéraire autoanalytique et théorique – au père de la psychanalyse d’approcher.
Premières lignes...
Nées dans les années 1990 et initialement confinées à quartier, limitées à quelques villes, les Maras sont des organisations criminelles des plus violentes qui étaient à l'origine très peu organisées. Mais, en 20 ans, les Maras se sont structurées, elles ont tissé des réseaux tentaculaires inscrits dans les flux globalisés des migrations, des trafics de drogue et d'armes, nouant des liens avec les cartels de la drogue, semant la terreur sur l'ensemble du continent américain et s'implantant même depuis peu en Europe…
Du sensible à l’intelligible, un réceptacle : ça se donne - Discussion de la conférence de Jean-Jacques Barreau "Au-delà de la représentation ? Métapsychologie de l'image et esthétique freudienne".
Cet article est paru dans "L'oeuvre d'art : un ailleurs familier - ACTES 3 - 2014"
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Discussion de la conférence de Francis Drossart "Les transformations corporelles chez Matthew Barney, David Cronenberg et Francis Bacon"
Cet article est paru dans « L’œuvre d’art : un ailleurs familier – ACTES 3 – 2014 »
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En référence à la singularité des récits des origines dans la pensée grecque préservant cette part de mystère propre au Logos grec, l’anthropologie psychanalytique développée par Jean-Paul Valabrega s’appuie sur une démarche épistémologique qui lutte contre l’éradication des représentations du Temps et réfute la pensée linéaire aristotélicienne, pour réintroduire des modes de causalités plurielles et relativistes. En tenant compte de la spécificité de la méthodologie axiomatique, ce travail se centre sur l’oralité primaire et les mécanismes de dénégation de la mort, sur l’articulation des processus idéiques et ceux relatifs à la constitution de la représentation et de la nomination de la mort, sur les liens entre l’idéalité et la mort à travers la figure du héros. La lecture de la théorie de l’identification, qui date de 1995, est problématisée par les dernières contributions conceptuelles sur les mythes qui proposent une étiologie-eschatologie. Sur le plan ontologique, l’identité est à l’identification, ce que sur le plan mythologique, la permanence est à la métamorphose. Cette lecture est agrémentée de quelques références à l’art contemporain traitant du temps, de l’oralité primaire, d’identité, de la mort.
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RÉSUMÉ
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Le mouvement de pensée qui conduit à la seconde topique ouvre la psychanalyse aux structures non névrotiques, mais cette seconde topique n’exclut en aucune raison ce qui spécifie la première et, notamment le lien que promeut celle-ci, fondamentalement et originairement, entre la problématique hystérique et la sexualité infantile. D’un côté, l’intérêt soutenu pour les problématiques narcissiques, les états-limites, aura pu contribuer à détourner l’oreille des psychanalystes de la psychosexualité. De l’autre, les symptômes hystériques, du fait de leur plasticité à l’air du temps, à l’actualité, ainsi que par leur capacité à interroger les limites du savoir dont le savoir analytique, tendaient à épouser et à revêtir ceux propres aux « nouvelles cliniques ». La révolution freudienne est celle du passage d’une économie du regard et de l’espace à une économie de l’écoute et du temps. Ce passage débouche sur une conception spécifique du temps et de la mémoire, source d’un possible axe d’approche spécifique de la clinique psychanalytique.
L’éthique du psychanalyste procède de l’inconscient et relève de cette obligation de toujours considérer une situation unique à jamais semblable à une autre, en rapport, cependant, avec le cadre analytique. L’éthique se voudrait être absolue mais ne peut être que, subjective et relative, humaine et relationnelle. Il s’agit dans ce travail de confronter les réflexions de Lacan en matière d’éthique à celles de Wittgenstein. Evacuant l’inconscient, ce qui intéresse Wittgenstein ce sont les faits de langage. Ce que privilégie Lacan, c’est la logique formelle de la langue, sans tenir compte de la situation d’interlocution, dénonçant le caractère confus de l’affectivité. Les positions de P.Aulagnier tout en tenant compte de la structure formelle du langage, s’articulent pleinement à l’empirisme affectif. Certaines modalités interprétatives fulgurantes, les «interprétations surprises» qui semblent surgir de nulle part et dont l’élaboration nous échappe, permettent de saisir une articulation spécifique avec l’exigence éthique. La seule éthique qui puisse se soutenir est une éthique du transfert en lien avec le fond affectif émotionnel constitué comme reste à jamais possible à éliminer qui lie l’affect au langage.